1-La harpe et la musique de chambre
2-La harpe et l'Orchestre
3-La harpe dans l'Orchestre
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La première manifestation
de la harpe dans un orchestre organisé apparaît
avec l'Orfeo de Claudio Monteverdi (1607). La partition mentionne arpa doppia. L'instrument est brillamment traité, avec de longs arpèges de deux octaves. Ainsi que l'écrit Pincherle, Monteverdi semble «conscient des ressources
de la harpe», plus que ne le seront certains de ses successeurs. De même, Stefano Landi
l'emploie dans l'orchestre dans La morte di Orfeo et dans
Sant Alessio. A la fin du XVII ème siècle,
on trouve, dans le Cantique des trois enfants dans la fournaise
de Babylone de Sébastien de Brossard, une autre intervention
intéressante de la harpe. Mais c'est surtout au XVIIIe
siècle que l'emploi de la harpe dans l'orchestre tend
à se généraliser. Cependant, et ceci jusqu'au
milieu du XIX ème siècle, si elle prend de plus
en plus une part active à la masse orchestrale, ses interventions
continuent à avoir un caractère nettement évocateur.
Notons cependant deux exceptions (intervention de la harpe sans
aucun rapport avec le texte ou le sujet) dans l'orchestration
de J. Ch. Bach (pour ses concerts d'Hannover square) d'un
Rondo dc Michele Mortellari, et dans Les
agréments d'Hylas
et Sylvie de F.-J. Gossec (Paris, 1768).
Hændel, le premier, emploie la harpe dans
Esther et dans Jules César; puis Glück l'utilise dans Orpheus, Grétry, dans la Caravane du Caire et
Anacréon, François Devienne dans Les Visitandines, Guglielmi
dans Felicita, Bertoni dans
Orfeo, Paër dans Achille, l'abbé Vogler dans Hermann von Unna, Beethoven dans Prométhée; Lesueur écrit de très importantes
parties pour deux harpes dans Ossian, ou Les Bardes.
Citons aussi quelques parties de harpe intéressantes dans
les oeuvres de:
Mehul, Winter, S. Mayr, A. Reicha, Catel, Spontini, Boïeldieu, Auber, Spohr, Meyerbeer, Rossini, Mercadante, Donizetti, Halevy, Fr. Lachner, Nicolaï, Liszt, Flotov, Verdi, Gounod, Tchaïkovsky, Smetana, Serov, Rubinstein, Bizet, Leoncavallo, Glasounov, A. Thomas, etc...
A côté de l'orchestre de Richard Wagner, qui réunit parfois six harpes, il faut
mentionner tout particulièrement les partitions de L'Enfance
du Christ et de la Symphonie fantastique d'Hector Berlioz, et le ballet Mlada de Rimsky-Korsakov (trois parties de harpes).
La harpe fait à présent partie intégrante de l'orchestre moderne. Parmi les partitions les plus importantes et les mieux écrites, citons: Claude Debussy (Prélude à l'aprés-midi
d'un faune; La mer; Pelléas et Mélisande); Maurice Ravel (Ma Mèrel'Oye,
cadence de harpe dans Laideronnette impératrice des
pagodes, Concerto pour piano et orchestre, cadence
de harpe:premier mouvement; Tzigane, cadence de harpe, très difficile), Albert Roussel
(Le Festin de l'araignée); Florent Schmitt (La tragédie de Salomé);
Igor Stravinsky (Symphonie en trois mouvements), Benjamin Britten (Variations sur un thème
de Purcell); Arthur Honegger (Le roi David); Anton Webern (Sinfonia); Richard Strauss (Salomé, Danse de Salomé), Bela Bartok (Concerto pour orchestre, Deuxième
suite pour orchestre); Laszlo Lajtha
(Symphonie les soli).
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